[Initiative]

Impulsés par la féministe Marguerite Stern, les groupes effectuant des collages contre les violences faites aux femmes se développent de plus en plus.

 

 

Ils laissent difficilement indifférent·e, ces slogans qui parsèment les murs de plusieurs villes de France (une trentaine) : “Elle le quitte, il la tue”, “Leur haine, nos mortes”, “Papa a tué maman”, “Des réformes avant qu’on soit mortes”. C’est l’œuvre de plusieurs collectifs luttant contre les féminicides. À Nantes, le collectif “collages féminicides Nantes” compte 80 membres, un groupe important qui pour faire face à l’augmentation de ses troupes a du s’organiser par quartier. “On se retrouve chez les unes ou chez les autres pour préparer notre matériel puis on part coller, explique Paola (ndlr : le prénom a été modifié). C’est une manière pour nous de se réapproprier l’espace public et de nous faire entendre. Jusqu’ici, en passant par des actions plus “légales” ça ne marchait malheureusement pas.”

 

Du papier, de la peinture et de la colle

 

Le mode opératoire est simple : de larges lettres noires peintes sur des feuilles blanches format A4, accolées les unes aux autres. Un style qu’elles ont emprunté à la leadeuse du mouvement, Marguerite Stern. Cette activiste féministe, ancienne FEMEN maîtrise l’art de la punchline. Au printemps dernier, lassée de l’inaction des autorités sur les questions des violences faites aux femmes elle décide d’investir sa ville, Marseille, pour révéler au grand jour les réalités du féminicide en France et dans le monde. Elle le fait par le biais du street art, le partage sur les réseaux sociaux, dans son podcast Héroïnes de la rue et fait des émules. En Loire-Atlantique, Nantes n’est pas la seule à se faire relooker (elles estiment actuellement avoir réalisées plus d’une centaine de collages), les collectifs féministes nazairiens comme Les guerrières de l’ouest, se sont également lancées. Et dans les deux villes, les nouvelles recrues frappent toujours à la porte…

 

 

Pour aller plus loin :
Lire la fameuse interview d’Anne Bouillon, avocate spécialisée en droit des femmes et des victimes