La Ville de Nantes ouvrira son village olympique le vendredi 26 juillet, quartier Feydeau. Parmi les animations proposées en marge des manifestations sportives, une fresque du sexisme appliquée au sport. Cet atelier d’intelligence collective de 3h environ vise à augmenter la compréhension des enjeux systémiques du sexisme et à outiller les participant·es et les organisations pour augmenter leur pouvoir d’agir. Anabelle Pasillas, consultante et formatrice sur les enjeux d’égalité et comédienne d’improvisation théâtrale, et Stéphanie Wytrykowski, facilitatrice de projets responsables et consultante RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), animeront cette séquence. Elles ont répondu à nos questions.

A quoi va ressembler cette fresque ? Qui la réalise ? En existe-t-il d’autres ? 

Inspirée de la pédagogie de la Fresque du Climat, c’est une expérience active, scientifique, collaborative et créative, créée par l’équipe de l’association La Fresque du sexisme. L’objectif c’est que les participant·es repartent avec un baluchon de concepts, chiffres-clés et actions pour enrayer la mécanique sexiste et passer à l’action ! Nous avons adapté le concept initial et imaginé ce focus sport pour permettre de vivre l’expérience de l’atelier, tout en découvrant des données et des exemples spécifiques au monde du sport. D’autres focus sectoriels sont envisagés pour l’avenir.


Quand on vous parle de sexisme dans le sport, qu’est-ce que cela vous évoque immédiatement ? 

Injustice et violences sexistes et sexuelles. Je pense aux inégalités en termes de pratiques sportives, de budget alloué, aux inégalités de salaire entre les joueurs et joueuses professionnel·les, à l’hypersexualisation des corps féminins…

Je pense aussi à la responsabilité que les fédérations et autres organisations du monde sportif ont – au-delà des sportif‧ves et des licencié‧es – vis-à-vis de leurs salarié‧es et de leurs bénévoles. Ou encore à un secteur où l’omerta sur la réalité des violences est très forte !

En quoi le contexte des JO est-il pertinent pour aborder ce sujet ? Vous n’avez pas peur de « casser l’ambiance » ? 

Ce contexte des JO est pertinent, car il permet d’illustrer en temps réel et favorise la prise de conscience du sexisme dans le sport et dans la société. Le sport est le reflet de la société. Cette adaptation spéciale sport de la fresque est empouvoirante grâce aux rôles modèles que nous y présentons, qui ont réussi à dépasser les obstacles et ont permis d’obtenir des avancées pour d’autres. Les changements ont certes été longs, mais il y en a eu. C’est important de montrer que chacun·e peut agir à son échelle, individuelle ou collective.

S’agit-il aussi de valoriser les initiatives qui vont dans le bon sens dans ce domaine (publications dédiées aux sports féminins, plateforme de dénonciation régionale…) ? 

Il y a vraiment les 2 dynamiques durant l’atelier : dresser le constat et ne pas taire les VSS de ce milieu ; et montrer les avancées et travailler sur les leviers d’actions possibles au niveau collectif et individuel : lois, pratiques…

Vous pourrez découvrir gratuitement cet atelier le jeudi 1er août après-midi sur le Club 2024 village olympique à Feydeau. Inscriptions possibles directement auprès du Village Olympique.  

Fin septembre, un atelier interprofessionnel sera réservé aux organisations du secteur (fédérations, clubs, professionnel·les du domaine, etc.), afin d’orienter les échanges sur les actions concrètes déployables. 

Pour plus d’informations sur ces ateliers, vous pouvez contacter Anabelle Pasillas : anabelle@egaliki.fr