Simon est ATSEM -agent territorial spécialisé des écoles maternelles- dans une petite commune de Vendée. Il est aussi père de trois garçons, musicien et président d’une association qui organise un festival annuel avec sorties nature, spectacles pour petits et grands et musiques.
Pourquoi a-t-il choisi ce métier occupé à 99,6%1 par les femmes ? Est-il traité différemment ? Il nous répond. 

Cette rentrée scolaire est ma 9ème en tant qu’ATSEM. Il y a huit ans, je cherchais un boulot qui me permettrait d’avoir du temps libre et des vacances pour m’occuper de mes trois enfants, dont un sourd profond, et de faire de la musique. Ma conjointe était très occupée professionnellement. La mère d’un copain, une instit’, m’a dit qu’elle me verrait bien ATSEM. Je connais la langue des signes, j’aime les enfants, faire la cuisine et les tâches ménagères ne me font pas peur. Et le fait d’avoir été couvé par feu ma mère, qui était un modèle pour moi, a sans doute favorisé mon côté homme au foyer et papa-poule. Alors ATSEM, pourquoi pas ?

Quelles ont été les réactions autour de toi quand tu as annoncé vouloir faire ce métier ?

Au plan professionnel, j’ai reçu un super accueil. Déjà lors de la formation, nous n’étions que 3 hommes sur 150 ! De fait, ça suscite un intérêt, de l’étonnement, pour ne pas dire de l’espoir. Lors de ma prise de fonction, les réactions ont été positives de la part des instits et des ATSEM : « C’est super d’avoir un homme dans la classe », « ça change, c’est bien ».
Dans mon entourage familial et amical, aucune réaction négative, je dirais même de l’adhésion. C’est peut-être dû à notre ambiance familiale.

Toutes les études montrent que les hommes exerçant dans des métiers à prédominance féminine sont favorisés par rapport aux femmes qui exercent ces mêmes métiers : meilleurs salaires, promotions plus fréquentes etc. L’inverse n’étant évidemment pas vrai. Constates-tu des différences sur les conditions de travail à ton niveau ?

Les ATSEM étant payé·es par les communes sur la base de grilles identiques pour tout le monde, je ne perçois pas de salaire supérieur du fait que je suis un homme. En revanche, je sais très bien qu’au niveau du recrutement, les ATSEM hommes ont un atout par rapport aux femmes. Ce n’est pas juste.
Je n’ai pas choisi ce job dans un souci d’égalité entre les genres. Je n’ai pas pris mon étendard pour aller défendre la cause. En fait, je n’avais alors tout simplement pas conscience des enjeux. 

Rédaction : Florence Lesavre

  1. source : Insee, SIASP ↩︎