Depuis 2019, Iki Iki propose aux enfants de moins de 15 ans des séances d’éducation relationnelle, à la vie affective et sexuelle. Véritable travail d’équilibriste, l’équipe s’est donnée pour missions d’aborder des sujets sensibles, en adaptant des formats pour les tout-petits comme les pré-ados, le tout dans une approche ludique et créative.
« Quand j’ai créé Iki iki, je pensais faire ces ateliers d’éducation relationnelle, à la vie affective et sexuelle en plus d’une pratique d’art-thérapeute et de sexothérapeute. Mais rapidement, le constat d’un énorme besoin auprès des plus jeunes s’est imposé », raconte Maryse Boyer en évoquant la genèse d’Iki iki, il y a cinq ans.
L’association, dont le planning affiche complet sur un an, s’est donnée pour objectif de prévenir les violences sexistes et sexuelles, de promouvoir l’égalité des genres et de donner de la voix aux enfants. Elle propose donc aux 0-15 ans des ateliers créés sur mesure en fonction de chaque tranche d’âge.
Maryse n’a pas totalement mis de côté son approche en art-thérapie puisqu’elle utilise cet outil comme objet de médiation lors de ses séances, « on va par exemple proposer de travailler sur le monochrome, sur le rose, et s’en servir pour évoquer les stéréotypes existant autour de cette couleur. L’art est un prétexte à la discussion. » L’association compte aussi dans ses rangs un créateur de jeu, Phil Vizcarro, qui va créer des supports ludiques permettant d’aborder des sujets parfois sensibles. Dernière création, Yatta !!!, un jeu de plateau à partir de six ans, qui permet de prévenir les violences intra-familiales. À terme, l’association souhaite éditer ce jeu de manière à ce qu’il soit accessible à d’autres professionnel∙les du secteur.
Communiquer auprès des familles
La famille, justement, reste une question très délicate quand on anime ce type d’atelier. « On sent qu’il y a une réelle inquiétude des enseignants et enseignantes de la réaction des parents. Nous sommes donc très clair·es sur les sujets qu’on va aborder et on laisse une trace du contenu de l’atelier. Si besoin, l’équipe éducative comme les parents peuvent nous rencontrer » précise Maryse Boyer. Jusqu’ici, la fondatrice explique être principalement contactée par des équipes enseignantes « très impliquées » sur le sujet des violences intra-familiales et sur la nécessité de détricoter les stéréotypes de genre.
À l’heure actuelle, la mise en place des trois séances obligatoires d’éducation à la sexualité par an, pour les élèves de primaire, de collège et de lycée est très loin d’être effective, alors qu’elle est prévue par une loi datant de 2001. Et longtemps, le sujet n’a été abordé que sous l’angle de la reproduction, de la contraception et des maladies sexuellement transmissibles.
Pour la fondatrice d’Iki iki, « il est pourtant question de droits humains, de santé relationnelle et affective. Je ne comprends pas qu’on n’offre pas aux enfants la possibilité de connaître leurs droits. Trop souvent on ne leur parle que de leurs devoirs et je rencontre des jeunes qui ne savent pas que la loi les protège et que les adultes aussi ont des devoirs vis-à-vis d’elles et eux. »
Rédaction : Aurélie Lehéron
Découvrir le site web de l’association Iki Iki : iki-iki.fr