Le nombre de familles monoparentales ne cesse de croître depuis quarante ans ; selon l’INSEE, plus de 30 % des foyers dont la majorité (80 %) sont constitués de la mère et d’un ou plusieurs enfants sont concernés. Dès lors que la cellule familiale devient monoparentale, parmi les difficultés inhérentes à la nouvelle situation, la question du logement est centrale. 

Agathe en sait quelque chose, qui, suite à des violences, est entrée en urgence dans « le tunnel de la parentalité en solo » avec son fils de 3 ans. Une fois sa « machine à dignité » remise en route, bye bye la région parisienne et en route pour la Bretagne où elle a accepté le « sauvetage amical » d’une amie. C’est le début d’une expérience de partage d’habitation avec l’amie et ses deux enfants. De cette colocation en mode spontané, choisie pour « reprendre confiance, force et joie », elle tire les points forts.

Dans la liste des avantages soulignés par les femmes ayant fait l’expérience d’une formule de colocation, des mots reviennent régulièrement : entraide, solidarité, convivialité, remède à l’isolement, chaleur humaine, soutien mutuel, relais de sororité, répit, mutualisation, allègement de la charge mentale, nouvelle dynamique de vie collective et de socialisation, sentiment de sécurité, partage des responsabilités, nouvelle gestion du temps et aussi la possibilité de parler avec l’autre entre adulte, de se projeter, de refaire le monde. 

« C’est un cadeau qu’on se donne entre femmes », assure Agathe, qui n’élude pour autant pas les points qui ont dû être abordés et ajustés…pour trouver le point d’équilibre Parmi ceux-là : l’identification des charges à répartir (loyer, frais de chauffage/cuisson, eau, autres services communs), mais aussi bien sûr la gestion de l’espace (les pièces personnelles et communes) et des sous-espaces (placards, frigo etc.), les modes d’alimentation, de rangement, le ménage, bref le mode de fonctionnement au quotidien. Ne pas oublier de se réserver la possibilité d’ajustements en cas de friction : « ah, nos habitudes, l’éducation de nos enfants ! ».

Au-delà des colocations organisées spontanément de gré à gré, il existe des dispositifs proposés par des plateformes de mise en relation ou des associations (1), avec ou sans contrepartie de service rendu. Dans tous les cas, les acteurs du domaine recommandent de formaliser l’accord par un contrat en bonne et due forme, les plus courants étant le contrat d’occupation d’hébergement à titre gratuit et le contrat de résidence temporaire.

Pour Agathe, la colocation entre mères solo est une vraie alternative qui donne « sa juste reconnaissance à une puissante sororité et à un modèle d’avenir ».

Rédactrice : Florence Lesavre

(1) Parmi ceux que nous avons identifiés :

https://www.bailfacile.fr/guides/colocation-monoparentale
https://blog.cooloc.com/tag/maman-solo/
https://www.toitchezmoi.com/pages/cohabitation-entre-familles-monoparentales/