L’INFÂMEUSE
Anémone est décédée : son rapport compliqué à la maternité (Gala), Anémone : son regret d’avoir été mère (Parents), Anémone, une mère très dure avec ses enfants (Closer)… Le décès de la comédienne – le 30 avril 2019 – a suscité des « hommages » inattendus sur sa conception de la maternité.
Plusieurs articles se sont fait écho de citations plus ou moins récentes d’Anémone. En mars 2011, sur France info, elle déclarait regretter avoir eu des enfants. « Si je n’avais pas eu d’enfants, j’aurais été beaucoup plus heureuse », avait-elle dit. Trois ans plus tard elle est revenue sur ces propos pour le NouvelObs. Elle explique ainsi qu’être mère n’était pas compatible avec : son métier, qu’elle est de la génération de la « double journée » et que « […] si c’était à refaire, [elle] ne le referai[t] pas.»
Ce témoignage est celui d’une époque où les femmes n’en étaient pas si elles n’enfantaient pas, où l’éducation des enfants était un domaine réservé aux femmes, où la contraception était balbutiante et où avorter était risqué. Ce témoignage est finalement celui d’une femme, libre de ses choix.
Le traitement médiatique pose en tout cas question : pourquoi davantage parler de sa vie privée que de son parcours de comédienne ? Choisir de souligner cet aspect parmi d’autres, c’est in fine ramener les femmes à un rôle de génitrices, perpétuer l’idée qu’une femme qui ne sacralise pas la maternité, ses enfants, n’est pas morale. Quelle que soit son opinion sur ce sujet polémique et intime, Anémone aura eu le mérite de s’exprimer librement. Une liberté de parole d’autant plus notable pour une femme née en 1950. Cela aurait pourtant fait un bon sujet…