LE SUJET DU MOIS

 

« Nous, artistes, musiciennes, techniciennes, productrices, éditrices, compositrices, manageuses, attachées de presse, juristes et plus globalement “femmes des métiers de la musique”, avons toutes été victimes ou témoins du sexisme qui règne au quotidien : les propos misogynes, les comportements déplacés récurrents, les agressions sexuelles qui atteignent en toute impunité la dignité des femmes. […] Le temps est venu pour le monde de la musique de faire sa révolution égalitaire […] et ainsi favoriser en profondeur le renouvellement de la création. »

 

 

 

 

Lancée en avril, la pétition F.E.M.M (pour Femmes Engagées des Métiers de la Musique- ndlr) regroupe aujourd’hui plus de 1200 signataires. Parmi elles, quelques figures ligériennes telles que Rebacca Warior, Jeanne Cherhal (une Fameuse) ou encore Corine, présente lors de la dernière édition du Printemps des Fameuses.

 

Le monde de la musique n’échappe pas au sexisme ! En témoignent les participations au désormais célèbre Paye ta note, qui met en lumière le sexisme ordinaire dans le secteur musical. A l’occasion de la dernière journée internationale des droits des femmes, une enquête en ligne menée auprès de 340 musiciennes par le syndicat CGT des artistes musicien·nes montrait qu’aucune discipline n’est épargnée, du classique au hip hop en passant par le jazz ou l’électro. Des conclusions renforcées par le septième rapport de l’Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication. Bien qu’une prise de conscience s’opère, les inégalités persistent, et cela se vérifie à toutes les strates.

 

L’accès aux formations, aux programmations (en salles et en festivals), mais aussi la visibilité médiatique sont autant de catégories où les femmes sont sous-représentées.

 

10% des SMAC (Scènes de Musiques ACtuelles) sont dirigées par une femme, 12% des groupes qui s’y produisent comptent parmi leurs membres une femme, 10% de femmes fréquentent les studios de répétition. En 2018, elles représentent 13 % des aides de l’état accordées à la création d’œuvres musicales et cumulent moins de 50,000€ de cette aide sur une enveloppe totale de 518 000€… Concernant les distinctions et les rémunérations, là aussi les femmes sont désavantagées. La SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musiques – le tout, au masculin !) ne compte que 18 % de femmes parmi ses sociétaires, il y a 5 femmes seulement sur 42 programmateurs.trices des structures adhérentes à la FEDELIMA… 4 victoires de la musique pour le meilleur album sur 48 ont été attribuées à des femmes depuis 1895 et – autre exemple – elles ne représentent que 24 % des artistes les plus téléchargé·es. Le vivier existe pourtant bel et bien, puisque 52% des diplômé.es des écoles d’enseignement artistique supérieur du spectacle vivant sont des femmes…