Publié le 24.02.21
Le 2 février dernier, en plein hémicycle, le député du Sud-Vendée Pierre Henriet a traité la députée LFI Mathilde Panot de « poissonnière ». Une algarade qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux au point de pousser le crieur anonyme à se dévoiler et présenter ses excuses sur Twitter.
Dans un très singulier acte de contrition – « si elle se sent à tort insultée » – il reconnait que les torts ne sont pas que les siens et qu’elle l’avait bien cherché : “Mathilde Panot passe son temps à vociférer à la tribune et à couper la parole. J’étais excédé“. En l’occurrence, elle ne coupait la parole à personne en montant à la tribune pour porter celle de son groupe…
Magritte de l’invective, il assure que son propos « n’est en rien une injure, encore moins sexiste ». Il a des défenseurs. Rappelons, dans ce cas, qu’à partir du moment où la dame n’est ni une vendeuse de poissons, ni un ustensile de cuisine, on peut confirmer que le qualificatif de « poissonnière » renvoie bien à une image péjorative et qu’il est injurieux. Sexiste, il l’est aussi clairement dans la mesure où le propos « est dégradant, dirigé contre une personne à raison de son sexe et qu’il a pour objet, même avec l’intention d’être drôle, de la rabaisser ou de la dénigrer ».
C’est, en tous cas, la conclusion de la conférence des président·es de l’Assemblée nationale qui a sanctionné l’élu d’un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, assortie d’une retenue d’un quart sur son indemnité de parlementaire, soit 1 405 euros sur le mois.
Mais, tout compte fait, la leçon de cette histoire, tristement banale, n’est peut-être pas là. Elle tiendrait plutôt dans l’âge du capitaine et la couleur de sa vareuse. Pierre Henriet, de La République en Marche, censément aux avant-postes sur la question de l’égalité femmes-hommes, fait partie des 5 député·es s les plus jeunes de la mandature. Il a 29 ans ! Et c’est là qu’il apparaît que la marche va être longue…
Crédit photo : Wikimedia – Creative Commons