La danseuse et chorégraphe Maryam Kaba est installée à Marseille depuis 2017. Invitée à rejoindre le Ballet national de la cité phocéenne en tant qu’artiste associée en 2022, cette ex-championne de France de gymnastique rythmique invite les corps au mouvement pour les aider à trouver leur place, dans la joie.

Originaire de Vitry-sur-Seine, Maryam Kaba a grandi en région parisienne. Elle a tout d’abord excellé dans la gymnastique rythmique jusqu’à devenir ex-championne de France, en 1992 puis en 1994. Aujourd’hui, elle brille dans un autre domaine : la danse. Passionnée depuis son plus jeune âge, elle s’est d’abord formée à la danse classique et au moderne Jazz puis au hip-hop, en passant par le contemporain. « Petite, j’étais hyperactive, j’avais besoin d’être canalisée », se souvient-elle avec le sourire. « J’ai fait aussi beaucoup de tennis, de l’aïkido, mais c’est dans la danse que je me suis le plus épanouie », poursuit-elle.

Installée à Marseille depuis 2017, la danse rythme toujours son quotidien. Une manière d’exprimer ses combats. « J’ai toujours assumé d’être engagée et féministe. Je m’identifie aussi comme une personne queer, proche de la communauté LGBT. A travers la danse, je défends ces valeurs et les minorités », raconte cette franco-ivoirienne de 47 ans. Un engagement puisé dans l’ADN familial, du côté de sa mère elle-même militante. De sa vie, elle tire des expériences qui l’ont poussée à s’engager.  

Danser, comme une résilience

Devenue une figure de la cité phocéenne, Maryam Kaba a développé en parallèle Afrovibe, un concept de danse fitness inspiré des danses africaines et afro-descendantes. Au-delà de l’activité physique, ces cours mixtes notamment proposés en plein air ont un autre objectif : « Partage, estime de soi, confiance… ce sont des cours de joie collective », résume la danseuse et chorégraphe. Pour elle, la danse offre de nombreuses vertus : se réapproprier son corps, se connecter aux autres mais aussi travailler le lâcher-prise ou encore retrouver l’amour de soi pour mieux vivre avec les autres. « Danser permet de libérer du stress, ses traumas, sa contrariété… Cela permet de mieux se connaître, d’être aligné avec ses valeurs et de reprendre possession de sa vie. » Ce qu’elle exprime à travers la danse ? « C’est un exutoire de ma colère. » Pour elle, danser sonne comme une résilience. « La danse m’a sauvée. Danser est une manière de survivre, de vivre, d’exister et de m’ancrer. Ainsi, je me sens à ma place. »

Rédaction : Florence Falvy