Publié le 14.12.2020

 

L’association nazairienne Les ami·e·s de May met à disposition de ses adhérent·e·s un fond de 500 livres (toujours en construction) exclusivement consacré aux mouvements anarchistes, féministes et anti-racistes. Une mission de partage des savoirs avec un parti pris… révolutionnaire !

Crédit : Les Ami·e·s de May

Depuis quelques mois, les murs du local de l’association nazairienne Les ami·e·s de May – du nom de May Picqueray, figure anarco-syndicaliste et antimilitariste libertaire – se sont parés d’une bibliothèque d’un genre tout particulier. Angela Davis y côtoie Bell Hooks, Monique Wittig s’acoquine avec Leslie Feinberg, elle-même non loin d’Assa Traoré, de Vanina ou encore de Pierre Bourdieu. Toustes ces auteurs et autrices ont pour point commun de développer une pensée anarchiste, féministe et/ou révolutionnaire.

Cette bibliothèque féministe est un vieux rêve de Corine Cadren, qui s’est concrétisé lorsqu’elle a croisé le chemin des ami·es es de May, “une association collégiale dont le but est le partage des savoirs et d’informations sur l’actualité des luttes. Le projet se base sur des valeurs non oppressives contre le sexisme, le racisme, la xénophobie… de manière à développer des valeurs émancipatrices”, précise-t-elle.

Faire bibliothèque commune

Avec ses acolytes, Yann Perry, Mathilde Coquard et Michel Perraud, ils et elles décident de créer une bibliothèque de “livres qu’on ne trouve pas ailleurs”, spécialisée sur le féminisme, l’anarchisme et l’antiracisme. Pour cela, chacun y met de sa personne en mettant à disposition son propre fond, en plus de faire un appel au don. “On se compète toutes et tous », explique Corine Cadren. « Moi j’ai apporté de nombreux ouvrages afro-féministes, Mathilde est plus spécialisée LGBTQIA + et luttes queer, elle a un regard plus jeune à proposer. Michel est un  chineur passionné et grâce à lui, on trouve beaucoup de livres du MLF, des éditions des femmes. On essaye de proposer des ouvrages sur le transféminisme, le lesbianisme… bref, d’être le plus transversal possible.”

 

Les adhérent·e·s se voient demander une participation à prix libre (si les moyens le permettent) et peuvent alors emprunter trois livres tous les mois parmi les 500 à disposition. Régulièrement, et si la situation sanitaire le permet, l’association accueillera des auteur·rice·s et intellectuel·le·s. Une rencontre avec l’historienne Fanny Bugnon, ainsi qu’une rencontre avec la sociologue et écrivaine turque Pinar Selek, sont prévues.

Pour Corine Cadren, le lancement de cette bibliothèque est un acte militant, “c’est être dans l’action politique que de transmettre ces analyses importantes, permettant d’avancer.”

 

Permanence chaque premier samedi du mois, de 14h à 18h au centre Fernand Pelloutier, 25 boulevard de la Renaissance à Saint-Nazaire.

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Rédaction Aurélie Lehéron