Améliorer la prévention, la compréhension et l’orientation des auteurs1 de violences sexuelles, notamment vers les soins, c’est l’un des objectifs du Criavs (centre ressources pour les intervenant·es auprès d’auteurs de violences sexuelles). Des structures régionales qui restent méconnues du grand public. Dans les Pays de la Loire, on en compte trois, dont une antenne à Nantes. Rencontre avec son responsable, Gilles Garnier.
« Le Criavs est une structure de service public financée par le ministère des Solidarités et de la Santé », introduit Gilles Garnier, psychiatre et responsable de l’antenne nantaise, née en 2007, qui regroupe actuellement quatre professionnel·les dont le champ d’action est vaste. L’équipe mène notamment un travail de soutien des professionnel·les concerné·es par la problématique des violences sexuelles. « Notre mission consiste à les accompagner, les conseiller et les former. » Une équipe qui doit faire face non sans difficultés à une demande croissante. « Nous sommes sollicité·es de plus en plus par des professionnel·les de champs très divers : la santé, la justice, le domaine socio-éducatif, l’éducation nationale,… » En 2023, plus d’une centaine ont ainsi été formé·es. « Nous observons une nette augmentation des demandes au fil des années. Le signe d’une implication plus forte des professionnel·les. Une hausse qui s’explique aussi par l’effet “Me Too”. Mais nous peinons à y répondre », reconnaît Gilles Garnier.
De plus en plus de mineurs auteurs
Autre mission du Criavs : « aider à la prise en charge des auteurs de violences sexuelles via des actions de prévention pour éviter le passage à l’acte, via le soutien à la recherche mais aussi via un travail de réseau pour assurer la connaissance et le partage entre les différents acteurs et actrices de la prise en charge. »
À l’échelle de la Loire-Atlantique, Gilles Garnier et son équipe enregistrent quelque 50 à 60 sollicitations par an de la part d’agresseurs sexuels. « Il s’agit de demandes très diverses et multiples. » D’après le psychiatre, il n’y a pas de profil univoque. Malgré tout, il y a une majorité d’adultes et principalement des hommes (96%) et/ou des personnes atteintes de troubles de la personnalité. Un phénomène de santé publique qui concerne aussi, et de plus en plus, les mineurs. « Environ un tiers des mis en cause pour des violences sexuelles sont des jeunes de moins de 18 ans. La majorité des faits interviennent, en particulier, dans la sphère familiale », conclut-il.
Rédaction : Florence FALVY
0 806 23 10 63, c’est le numéro d’appel national pour prévenir les passages à l’acte des adultes sexuellement attirés par les enfants. 600 appels ont été recensés entre 2020 et 2022 avec 40% d’orientations vers le soin.
- Au vu des statistiques, nous avons opté pour l’accord de majorité, à savoir le masculin pluriel. ↩︎