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Difficile de définir un chiffre fiable, permettant de quantifier les dépenses induites par les menstruations. Mais une chose est sûre : elles sont non négligeables, voire handicapantes pour des publics précaires. A Rennes, l’Université a décidé d’agir.

Tout doucement, le sujet de la précarité menstruelle gagne du terrain. Ce terme, alors inconnu au bataillon il y a de cela quelques mois, définit les difficultés d’accès, de certaines femmes, aux protections menstruelles.

Et qui dit précarité dit bien souvent étudiant·es. C’est pourquoi l’Université de Rennes a décidé, depuis la rentrée, de mettre gratuitement à disposition des élèves des kits de protections hygiéniques jetables ou réutilisables. Elle emboîte le pas à d’autres établissements comme l’Université de Lille ou quelques collèges parisiens qui ont mis en place le même système. « On ne veut plus que des étudiantes aient à choisir entre manger, prendre les transports ou acheter des protections hygiéniques. C’est une question de santé, d’égalité et de lutte contre la précarité », explique Fabien Caillé, vice-président des étudiant·es de l’Université, dans une interview à Ouest-France.

 

La TVA a ouvert la voie

Souvenez-vous, en 2015, ce sont les débats autour du passage, ou non, des produits d’hygiène menstruelle comme produits de premières nécessités, qui avaient médiatisé la question. Au terme de nombreuses discussions, les député·es favorables à cette modification, largement soutenu·es par plusieurs associations féministes, avaient eu gain de cause. La TVA sur ces produits était alors passée à 5,5 %, contre 20 % auparavant.

Quelle est la prochaine étape ? Une TVA à 0 % ? Une multiplication des lieux proposant des kits gratuits aux collégiennes, étudiantes ou encore femmes sans domicile fixe ? De nombreuses initiatives voient déjà le jour partout en France. Par la même occasion, c’est le sujet immensément tabou des règles qui est mis sur le devant de la scène. Il était temps.