Publié le 08.11.2020

 

En France, une femme est tuée tous les deux jours par son conjoint ou ex-conjoint. Alors que les faits de violences conjugales demeurent, les moyens alloués à l’accompagnement des femmes agressées ou menacées restent insuffisants. En attendant mieux, à Laval, un partenariat entre la police et l’association Femmes solidaires 53 a vu le jour.

 

Ils ne sont pas rares, les témoignages de femmes qui ont appelé à l’aide et n’ont pas été écoutées ; celles dont le témoignage a été minimisé – et les violences subies justifiées – par l’agent qui les a reçues ; ou bien celles qu’on a dissuadé de porter plainte. S’il est commode d’incriminer le sexisme ambiant, on peut aussi pointer, un an après le Grenelle, le manque persistant d’agents formé·es à l’accueil des victimes de violences conjugales.

Libérer la parole et améliorer la prise en charge des victimes
C’est en novembre 2019 que la première convention entre le commissariat de Laval (53) et Femmes solidaires est signée. « Pour libérer la parole des victimes et améliorer leur prise en charge, l’une des suggestions du Grenelle était de renforcer la présence des associations dans les commissariats : nous avons sauté sur l’occasion. » raconte Laurette Audouit, présidente de Femmes solidaires 53. « Nous avons trouvé une oreille attentive en la personne de Richard Pla (commissaire de Laval – ndlr) et une volonté partagée d’améliorer concrètement l’accueil des victimes ».

« Agir selon leur rythme »
D’abord bimensuelle, l’association qui milite pour l’égalité femmes-hommes et vient en aide aux victimes de violences conjugales, y tient depuis le mois de septembre une permanence hebdomadaire. « Nous sommes là pour discuter avec elles, les soutenir et agir selon leur rythme. Il arrive que des femmes victimes de violences ne portent pas plainte parce qu’elles ignorent leurs droits, le fonctionnement de la justice, ou sont isolées, sous l’emprise d’un conjoint. Certaines ont peur de se retrouver seules. » Écoute et respect : les ingrédients clés d’un accueil adéquat !

Il faudra du temps néanmoins pour que les locaux de la police, tributaires de leur institution, soient identifiés comme un lieu d’accueil : « Il y a peu de passage. Pourtant, le nombre de signalements est en hausse depuis la fin du premier confinement. Franchir la porte du commissariat, pour certaines, c’est déjà porter plainte, précise Laurette Auduit. Notre présence, renforcée qui plus est, doit participer à rendre accessible un lieu qui inspire parfois plus de méfiance que de confiance. »

 

Permanences Femmes solidaires 53, à Laval :
– Au commissariat, tous les vendredis de 14h à 17h.
– Au local de l’association, tous les lundis de 15h30 à 18h.
– Un samedi après-midi sur deux au centre commercial Carrefour.


Rédaction : Agathe Petit