Publié le 09.02.23
À Nantes, Tamart et Carmen, en lien avec la branche nantaise du collectif Femme Vie Liberté, créent une œuvre collective et performative en soutien au mouvement de contestation iranien. Elles appellent tout·e un·e chacun·e à les rejoindre !
« Je regarde beaucoup ce qu’il se passe dans mon pays et je passe par toutes les émotions : la colère, l’espoir, la tristesse, la joie, la motivation », explique Tamart[1]. Cette artiste iranienne de 34 ans, vivant en France depuis 10 ans et à Nantes depuis 5 ans, ne manque rien du mouvement de contestation qui mobilise son pays depuis la mort de Masha Amini, le 16 septembre 2022. Comme d’autres compatriotes exilé·es, elle s’est demandée « comment agir à sa façon » pour soutenir l’Iran. C’est la rencontre avec Carmen Camboulas lors d’un événement du collectif Femme Vie Liberté Nantes qui créera le déclic. « Je ne connais pas bien l’Iran et son histoire mais la révolte actuelle m’a tout de suite sidérée et je me retrouvais les bras ballants. J’ai donc proposé à Tamart d’agir sous la forme de l’art ! » explique Carmen.
Visibiliser la révolte
Les deux femmes investissent alors l’atelier de Tamart et décident de créer une œuvre collective performative, qui prendra la forme de quatre grands tissus. « On compte les tresser à nos cheveux, en référence au geste symbolique des manifestantes de se les couper », explique Carmen. Sur leur première tenture, « Femme, Vie, Liberté » est inscrit en français et en sanskrit. Ce slogan politique, est utilisé par tout le mouvement depuis le début de la révolte. Un deuxième tissu verra apparaître les visages des victimes de la répression. Un troisième représentera sous forme de chronologie les évènements qui se sont déroulés en Iran depuis la révolution islamique jusqu’à aujourd’hui ; et enfin un quatrième sera un collage des affiches qu’on retrouve lors des rassemblements de soutien.
Pour Tamart, « il est essentiel de ne pas fermer les yeux sur ce qu’il se passe actuellement en Iran, la moindre des choses est de partager ce qui se déroule là-bas, précise-t-elle. De nombreuxses artistes iraniens et iraniennes se sont mobilisé∙es en Iran. Ça va de la petite œuvre visible dans un coin de rue à des choses plus imposantes et j’essaye d’être au courant de ce qui se fait, c’est aussi mon rôle en tant qu’artiste. »
Samedi 21 janvier 2023, lors d’un des rassemblements du collectif Femme, Vie, Liberté, Tamart et Carmen ont sorti leur premier drap et invité les personnes présentes à compléter la tenture. « Il y a quelque chose de vitalisant à se retrouver autour d’une œuvre pour sortir de la stupeur », raconte Carmen.
[1] Le prénom a été modifié.
Pour contacter les deux femmes et être informé∙e des rassemblements :
Femme Vie Liberté – Nantes
Rédaction Aurélie Lehéron