Publié le 23.11.2020
Le doublement du congé dit de « paternité » (28 jours au lieu de 14 actuellement) a été adopté à la quasi-unanimité par l’assemblée nationale. La commission des 1000 premiers jours de l’enfant préconisait 9 semaines et même un congé parental partageable de 9 mois. Mais c’était sans doute croire au Père Noël. Alors, réjouissons-nous de cette avancée, même si elle se fait à un pas de sénateurs. D’autant qu’au Sénat, justement, tout le monde n’y est pas favorable.
Vingt-six sénateurs et treize sénatrices Les Républicains ont en effet tenté deux amendements pour réduire la portée du texte. Le premier, pour ne pas rendre obligatoire la prise des 7 premiers jours (signé, au passage, par quatre élus de la région*), le second pour réserver le congé aux seuls salariés en CDI.
Sous couvert de préservation des libertés individuelles, de protection économique des TPE et PME et même de lutte contre la possible « discrimination à l’embauche des nouveaux pères » ils/elles n’ont pas voulu voir que cette disposition était destinée en particulier aux plus précaires, moins à même de s’opposer à une éventuelle pression sociale incitant à ne pas profiter de ce congé au nom de la carrière, ou de quelconque argument économique.
Ils/ elles n’ont également pas voulu voir que l’allongement du fameux congé de paternité, est précisément pensé pour éviter une discrimination à l’embauche, mais celle des femmes et à la progression de leur carrière (ce qui adviendra réellement le jour où la durée sera strictement la même pour les deux parents). Au passage, en s’évertuant à parler du « congé paternité », ils/ elles oublient qu’il s’agit plutôt du « deuxième parent ». Mais c’est un autre sujet. Ne compliquons pas tout…
« Je ne veux pas que l’on caricature le Sénat », s’est empressée d’implorer Chantal Deseyne, sénatrice d’Eure-et-Loire, initiatrice de ces amendements. Banco ! Mais va falloir faire des efforts.
* Bruno Retallieau & Didier Mandelli (Vendée), Stéphane Piednoir (Maine et Loire), Guillaume Chevrollier (Mayenne)