Publié le 22.04.21

 

Depuis 3 ans, au 1er mars, toutes les entreprises de plus de 250 salarié·es (et d’au moins 50 depuis 1an)  doivent calculer et publier leur « Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».  Il se mesure à partir de cinq indicateurs qui impactent directement ou indirectement les écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes (comparaison des rémunérations moyennes, augmentations individuelles, répartition des promotions, augmentation au retour de congé maternité, nombre de personnes du sexe sous-représenté dans les 10 plus hautes rémunérations).  Le résultat donne une note de 0 à 100. La note minimale de 75 doit être atteinte au bout de 3 ans sous peine d’une amende de 1% de la masse salariale. En Pays de la Loire, les résultats viennent d’être publiés (la note moyenne globale est de 86) [1].

 

Ils font apparaître une progression moyenne de … 1 % en 3 ans. Sur les 355 entreprises de 251 salarié.es et plus qui ont communiqué leur résultat pour 2021, 89 (25 %) peuvent se féliciter d’un score égal ou supérieur à 90 (dont 4 à 100 points [2]). Mais elles sont encore 31 (8,5%) à passer sous la barre des 75. Parmi celles-ci, 3 ne l’ont jamais atteinte depuis 3 ans. L’information est intéressante quand on sait que c’est justement le cas de figure prévu pour déclencher une sanction. Figurent donc sur cet embarrassant podium :

 

L’Adapei 53, qui œuvre dans l’action sociale et le service de soins à domicile et qui, avec 70 points, remporte la médaille de bronze.  Dans ce secteur, on le sait, les femmes sont surreprésentées.  Mais cela n’interdit pas qu’on leur réserve un meilleur sort comme en attestent les notes de l’Adapei en Loire-Atlantique (93) ou en Vendée (94).

 

La médaille d’argent, avec 69,6 points en moyenne, revient à une entreprise vendéenne : Children Worldwilde Fashion qui distribue, sous licence dans le monde entier, des grandes marques haut de gamme de la mode pour enfant (Paul Smith junior, Kenzo kids, Lanvin, Zadig & Voltaire…).  On pourrait croire, qu’avec un chiffre d’affaires annuels de 140 M€, il resterait quelques noisettes pour combler les inégalités de salaires, mais on se mettrait le doigt dans l’œil.

 

La médaille d’or revient à l’entreprise mayennaise d’abattage et de transformation Les Volailles Remi Ramon – 65,2 points en moyenne sur 3 ans – officiellement filiale du groupe sarthois LDC depuis 2020 (Maître Coq, Le Gaulois, Fermiers de Loué…). Avec 68 M€ de chiffre d’affaires et 6 M€ d’excédent d’exploitation en 2018, on aurait pu penser, là encore, qu’il existait une marge suffisante pour boucher les écarts de salaires dans cette filiale haut de gamme d’un groupe qui dépassent les 27 000 salarié·es.  Mais, on se serait trompé. Comme quoi, le haut de gamme, ça ne paye pas toujours …

 

[1] Les résultats pour les entreprises de plus de 251 salarié·es sont consultables ici.

A noter que « NC » qui signifie « non calculable », concerne les entreprises qui dispose d’un effectif insuffisamment mixte pour pouvoir calculer la différence de traitement entre les hommes et les femmes. Elles sont 15 % en Pays de la Loire, ce qui en soit est déjà une information sur l’insuffisante mixité genrée de certains secteurs professionnels.

 

[2] Bravo à la Société des Transports et Autocars de l’Ouest et aux Œuvres de Pen Bron (44), RD Angers (49) et Cosel (53)

 

Rédaction Les Fameuses

 

Pour aller plus loin :
Lire la fameuse interview – Élisabeth Ferro-Vallé : « L’index Égalité FH a le mérite d’exister mais il a ses limites »