Publié le 31.01.2023
Afin de lutter contre le harcèlement de rue, un nombre croissant de dispositifs font leur apparition dans les territoires. C’est le cas à Lyon, depuis juin 2022 avec le dispositif Angela. Si, pour l’heure, seul·es les commerçant·es du 7e arrondissement, formé·es pour cela, s’impliquent dans le dispositif, d’autres situé·es dans les arrondissements voisins devraient bientôt se joindre à cette initiative.
Angela : c’est le nom d’un dispositif lancé en juin 2022 à Lyon, visant à former les commerçant·es du 7e arrondissement afin d’accueillir au mieux des femmes victimes de harcèlement de rue. Pour identifier les professionnel·les partenaires, il suffit de repérer un autocollant violet collé sur les vitrines.
Pour l’heure, « plus de 47 commerces lyonnais ont signé la charte d’engagement du dispositif et entre 20 et 30 autres ont fait part de leur souhait de le rejoindre », indique Jean Mignery, conseiller technique et politique. Tous ont suivi une formation de deux heures délivrée par le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) pour prendre en charge les victimes et adopter les bons réflexes : proposer un endroit isolé pour se calmer, un verre d’eau ou un café, une prise électrique pour recharger son téléphone, appeler la police…
« Les violences sexistes et sexuelles, qu’elles aient lieu au domicile, au travail, sur l’espace public, ce fléau doit être éradiqué partout. Cela passe par des campagnes de sensibilisation, la formation de nos agent·es, la mise en place d’un budget sensible aux inégalités de genre…La visibilité du dispositif Angela va plus loin : elle favorise la libération de la parole et de l’écoute en faisant prendre conscience aux habitant·es et aux client·es, de l’oppression vécue par les femmes », déclarait Grégory Doucet, maire de Lyon, dans une vidéo diffusée lors des assises nationales des violences contre les violences sexistes en novembre dernier, à Nantes.
Un déploiement en vue
Un bilan sera dressé en juin prochain mais, selon la mairie du 7e, le dispositif Angela s’assure d’un certain succès.
« C’est l’occasion de contribuer à une réflexion collective, de former les commerçant·es aux questions de harcèlement de rue et d’inciter les femmes à pousser plus facilement les portes d’un commerce et d’y trouver un lieu refuge », poursuit Jean Mignery. La volonté est donc de l’étendre à « l’ensemble des arrondissements qui le souhaitent ». Plusieurs se seraient dits intéressés. Des commerçant·es du 3e arrondissement, limitrophe au 7 e, auraient d’ailleurs démarré des formations.
Rédaction Florence Falvy
Pour aller plus loin :
Les premières assises nationales de lutte contre les violences sexistes à Nantes – Lire l’article
Le podcast « Écouter, agir » donne la parole aux victimes de violences sexuelles – Lire l’article