Publié le 17.01.22
Solinum se définit comme une « start up associative* », dont la mission est de développer des solutions innovantes pour lutter contre la précarité. Dans ce cadre, elle porte, à échelle nationale, deux projets principaux : Soliguide, un guide solidaire en ligne référençant les lieux et services pouvant être utiles aux personnes en difficulté ; et Merci pour l’invit’, un dispositif d’hébergement citoyen à destination des femmes sans abri exclusivement. L’antenne Loire-Atlantique a été créée en janvier 2019 avec le lancement du projet Soliguide à Nantes. Merci pour l’invit’ a, lui, été lancé à Nantes en mars 2021.
Au moins 200 femmes concernées en Loire-Atlantique
Difficile de connaître le nombre exact de femmes sans abris dans le département, mais d’après le rapport d’activités du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) 44, plus de 1 000 femmes auraient sollicité le 115 en Loire-Atlantique en 2020. « Parmi elles, 21%, soit plus de 200 femmes n’ont pas pu avoir de réponse à leur demande d’hébergement. Le besoin est donc réel et le nombre de potentielles bénéficiaires est certainement encore bien plus important. » explique Gian Barboni, responsable de l’antenne Solinum de Loire-Atlantique.
Des hébergements citoyens, bénévoles et sans contrepartie(s)
Aujourd’hui, 34 hébergeur·euses Solinum sont inscrit·es dans les Pays de la Loire dont 25 en Loire-Atlantique et 9 disponibles à Nantes Métropole. « Notre mission est de mettre en lien des citoyens·nes qui ont une chambre disponible dans leur logement avec des travailleurs·euses sociaux·ales partenaires qui accompagnent des femmes en situation de grande précarité. Pour cela, nous avons une plateforme qui permet à nos partenaires de contacter notre réseau local d’hébergeur·euses pour leur proposer de mettre à l’abri une femme. »
La durée de l’hébergement solidaire est définie dans le cadre d’une convention d’hébergement quadripartite (hébergeur·euses, hébergée, travailleur·euse social·e et Solinum). Les hébergeur·euses se mettent d’accord avec les hébergées sur la durée, qui peut aller de deux semaines à un an et s’inscrit dans une démarche de réinsertion. Enfin, Gian Barboni précise « qu’il n’y a jamais de remise à la rue puisque les conventions sont renouvelables et qu’il est toujours possible qu’une hébergée soit relogée chez un·e autre hébergeur·euse. »
Malheureusement, alors que la mobilité reste un enjeu très fort de l’insertion, il est difficile de savoir dans quelles zones – rurale ? citadine ? périphérique ? – le besoin se situe : « nous manquons cruellement de statistiques sur le sujet en raison de l’absence d’études menées. »
* Nous avons voulu en savoir plus sur ce modèle hybride : « Nous choisissons cette terminologie car d’un côté, nous avons des ambitions assumées (notamment sur notre déploiement géographique et technologique), un fort potentiel de croissance, des valeurs fortes d’innovation, un focus sur l’amélioration continue ou une recherche de modèles économiques pérennes basés notamment sur des preuves d’efficacité ; de l’autre, nous avons un objectif d’impact social (et non l’enrichissement), aucun intérêt lucratif et des financeurs variés (mécénat, prestations, subventions…). » précise Gian Barboni.
Rédaction Agathe Petit-Dupas
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