Publié le 23.11.21

 

Citad’elles, le lieu pour les femmes victimes de violence, à ouvert ses portes en 2019 à Nantes. Au-delà de sa mission d’accueil des femmes, il a été conçu comme un centre ressources. Un podcast sortie récemment s’inscrit justement dans cette démarche. 

 

« Dès sa création, Citad’elles s’est donné pour objectif de livrer au plus grand nombre de quoi mieux comprendre les mécanismes entourant les violences. Le podcast s’inscrit dans cette démarche. » raconte Clémence Leveau, journaliste, porteuse de projets égalité FH, en charge du développement de la communauté Femmes ici et ailleurs à Nantes (et également membre des Fameuses). Portée par Citad’elles en partenariat avec Euradio, sa conception a été accélérée par l’impossibilité d’organiser – à cause du Covid – un évènement « anniversaire » de l’ouverture de Citad’elles en 2020.

 

Parmi les violences intrafamiliales : l’inceste

 

Les trois premiers épisodes, diffusés entre septembre et novembre 2021, portent sur la thématique de l’inceste. Le sujet s’est d’ailleurs imposé de lui même : « en lien avec l’actualité (l’affaire Kouchner, le podcast « Ou peut être une nuit » et plus largement le mouvement #metooinceste) ; mais aussi – et c’est sans doute lié – au fait qu’à Citad’elles, depuis un peu plus d’un an, l’équipe a noté une recrudescence des femmes accueillies pour des faits de violences intrafamiliales. »

Pour le traiter, Clémence Leveau et Aude Brachet, qui a mené et coordonné le projet pour Citad’elles, ont d’abord voulu donner la parole aux premières concernées, les survivantes (96% des auteurs d’inceste sont des hommes), ainsi qu’aux femmes (souvent) qui les accompagnent. Quatre victimes ont accepté de se livrer anonymement, et deux professionnelles : une coordonnatrice de Citad’elles, Amandine Colin, et la directrice de SOS Inceste et violences sexuelles, Cathy Milard.

 

« Depuis, des femmes osent me raconter ce qu’elles ont vécu […] »


« J’ai vécu ces mois de travail avec un sentiment de très grande responsabilité vis à vis des survivantes et des professionnelles. Leur force et leur courage à toutes m’ont donné beaucoup d’énergie et une forte volonté d’agir qui n’est pas prête de me quitter je crois. Et puis, non seulement mon regard a changé sur le monde – j’analyse certains comportements différemment – mais en outre je n’avais pas anticipé que depuis que je parle de ce travail autour de moi, des femmes osent me raconter ce qu’elles ont vécu, ou le raconter à des proches qui me le rapportent à leur tour. C’est souvent inattendu, et plonge dans un mix d’émotions : colère, volonté d’agir, sentiment d’inutilité... Je suis très reconnaissante à ces personnes de la confiance qu’elles traduisent en se livrant. Ca n’a pas de prix. »

Pour écouter le podcast de Citad’elles, cliquez ici.

 

Rédaction Agathe Petit

 

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